jeudi 23 juin 2011

Un homme qui me regardera dormir. Mais qui ne me le fera remarquer que très subtilement, voir pas du tout. Un homme qui rira de ce que je dis en sachant pertinemment tout ce qui se cache derrière mes mots. Un homme qui me portera comme une princesse. Un homme qui me fera découvrir des choses sans me brusquer. Un homme à qui je pourrais donner. Un homme qui saura me refréner sans me peiner. Un homme qui même si il ne comprends pas, fera tout son possible pour. Un homme qui me préparera du café le matin. Qui ne me forcera pas à l'embrasser dans la rue ou en public. Un homme qui me trouvera belle quand je pleure, quand je me réveille, quand je suis saoule, quand je suis nue, quand je suis pleine de peinture ou hurlant dans une manif. Un homme avec qui, au fil du temps, je pourrais penser à créer et à construire. Un homme qui aura un sens artistique. Un homme musical. Un homme de retenue et de pudeur sans aller jusqu'à la pudibonderie ou le mutisme sentimental. Un homme qui comprendra que je peux être très niaise comme glaciale. Un homme qui fumera un cigarette avec moi le matin, ou alors qui se délectera de l'odeur de la fumée. Un homme qui rentrera saoul à cinq heures du matin d'une soirée avec ses potes, et qui, quand il arrivera devant moi, se fondra d'un sourire saoul en me disant que je suis la femme de sa vie. Un homme qui s'en fiches que je ne saches pas faire la cuisine et que je sois maniaque mais flemmarde. Un homme qui n'aura rien contre la musique parfois très fort. Un homme qui aimera m'écouter chanter mais n'en fera pas tout un plat. Un homme qui pourra m'aider à construire un avenir et des souvenirs pour m'aider à progresser, qui me laissera essayer de l'aider à progresser, et avec qui je progresserai sans même le savoir. Un homme qui comprendra que je puisses douter, souvent, remettre en question, vouloir prévoir. Un homme qui pourra me donner les mots dont j'ai soif sans m'en saouler. Un homme qui comprendra que ce ne sera pas du gâteau mais que cela ne découragerait en rien. Un homme qui voudra parfois rester avec moi des jours entier puis avoir envie d'air. Un homme qui réponde à mes textos dans l'heure ou qui me prévienne qu'il ne pourra pas le faire. Un homme qui comprendra que je m'inquiète pour tout et rien, fortement. Un homme qui m'aidera à lâcher prise. Un homme qui m'emmènera ailleurs en étant simplement là, et en me parlant de tout et rien. Un homme beau, sous toutes ses formes. Un homme avec une certaine confiance en lui. Un homme qui me reposera. Un homme complexe et simple à la fois.



PS: J'ai décidé de me donner les moyens d'être exigeante.
Je ne suis pas le genre de fille à dire qu'elle voudrait faire de l'humanitaire pour faire joli ou parce que c'est à la mode. Je ne suis pas le genre de fille à avoir les couilles pour faire de l'humanitaire. Par contre je suis le genre de fille à penser que pour soigner le monde, il faut commencer par soigner ce qui est le plus proche. Je suis le genre de fille à penser que le métier de professeur d'art est le métier le plus révolutionnaire qu'il soit. Je ne suis pas le genre de fille à exposer mes idéaux en bandoulière, mais je suis le genre de fille à aimer avoir un débat avec une personne fermée d'esprit, juste pour voir à quel point le monde part en cacahuète.

Hier j'étais assise sur les marches de la mairie, seule, à fixer le vague, en descente de fonsdé, attendant un pote pour boire un café. Et j'avais pas de clopes. J'en ai demandé une à un type qui fumait un gros zbar juste devant moi, il s'est retourné, et il m'a regardée dans les yeux. Et je sais pas ce qu'il s'est passé, on s'est retrouvés assis l'un à côté de l'autre, lui, le blackos parisien de 31 balais avec un casquette et un diams dans le nez, et moi la p'tite rousse à doc martens et sac vichy. Je l'ai écouté parler pendant presque deux heures et demie. Il parlait de tout, de la vie, des gens, de Brest, des femmes, de l'amour, de la mort, de la peur de vivre, de l'amertume. De moi, aussi, beaucoup. Chacun de ses mots se plantait en moi comme si il savait. Chacune de ses paroles était comme un flow de vérité criant de vie, de lui, de moi. Je n'ai pas su quoi répondre à cet homme torturé qui me ressemblait tant, qu'un instant de hasard m'avait fait croiser et qui avait ce sourire rare et précieux de celui qui aime lorsqu'on le comprend. Peu de mots sont sortis de ma propre bouche, exceptés quelques "oui" et autres "tout à fait".. 

J'ai passé le week-end le plus bizarre du monde, un week-end qui n'en était pas un, à base de rencontres étranges, de gens oubliés, d'appels de pompiers, de barbapapas, de câlins, de spectacles de hip-hop improvisés, de complicité, d'appartement super-grand, de retrouvailles, de fumée et d'alcool. Je regrette que cet article sois si décousu, mais je n'ai pas envie de prendre le temps de le travailler. Pas maintenant. Pas quand tant de choses de profilent, toutes proches, chatoyantes, luminescentes.

Je me suis vidé la tête, j'ai fait le tri, j'ai fait le point. 

Je suis bien.

Est-ce cela qu'on appelle.. L'été?