jeudi 23 juin 2011

Je ne suis pas le genre de fille à dire qu'elle voudrait faire de l'humanitaire pour faire joli ou parce que c'est à la mode. Je ne suis pas le genre de fille à avoir les couilles pour faire de l'humanitaire. Par contre je suis le genre de fille à penser que pour soigner le monde, il faut commencer par soigner ce qui est le plus proche. Je suis le genre de fille à penser que le métier de professeur d'art est le métier le plus révolutionnaire qu'il soit. Je ne suis pas le genre de fille à exposer mes idéaux en bandoulière, mais je suis le genre de fille à aimer avoir un débat avec une personne fermée d'esprit, juste pour voir à quel point le monde part en cacahuète.

Hier j'étais assise sur les marches de la mairie, seule, à fixer le vague, en descente de fonsdé, attendant un pote pour boire un café. Et j'avais pas de clopes. J'en ai demandé une à un type qui fumait un gros zbar juste devant moi, il s'est retourné, et il m'a regardée dans les yeux. Et je sais pas ce qu'il s'est passé, on s'est retrouvés assis l'un à côté de l'autre, lui, le blackos parisien de 31 balais avec un casquette et un diams dans le nez, et moi la p'tite rousse à doc martens et sac vichy. Je l'ai écouté parler pendant presque deux heures et demie. Il parlait de tout, de la vie, des gens, de Brest, des femmes, de l'amour, de la mort, de la peur de vivre, de l'amertume. De moi, aussi, beaucoup. Chacun de ses mots se plantait en moi comme si il savait. Chacune de ses paroles était comme un flow de vérité criant de vie, de lui, de moi. Je n'ai pas su quoi répondre à cet homme torturé qui me ressemblait tant, qu'un instant de hasard m'avait fait croiser et qui avait ce sourire rare et précieux de celui qui aime lorsqu'on le comprend. Peu de mots sont sortis de ma propre bouche, exceptés quelques "oui" et autres "tout à fait".. 

J'ai passé le week-end le plus bizarre du monde, un week-end qui n'en était pas un, à base de rencontres étranges, de gens oubliés, d'appels de pompiers, de barbapapas, de câlins, de spectacles de hip-hop improvisés, de complicité, d'appartement super-grand, de retrouvailles, de fumée et d'alcool. Je regrette que cet article sois si décousu, mais je n'ai pas envie de prendre le temps de le travailler. Pas maintenant. Pas quand tant de choses de profilent, toutes proches, chatoyantes, luminescentes.

Je me suis vidé la tête, j'ai fait le tri, j'ai fait le point. 

Je suis bien.

Est-ce cela qu'on appelle.. L'été?

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